Rings

Artiste

Vincent Du Bois

Année

2022

Le projet Rings est un travail entamé aux USA durant les études que l’artiste poursuit, sans véritable interruption depuis. Sur le thème de l’éphémère et de l’infini, Rings est une proposition de la perception humaine du temps et de l’espace infini. Le défi est ici de trouver une ou des visualisations du rapport entre l’homme et l’univers, entre le fini et l’infini.

Rising Rings 1

(1991, Chicago, SAIC court yard, 30m x 15 m x 2 m, métal et tubes d’irrigation)

 

Rising Rings 2

(2000, Lausanne, Esplanade de Montbenont, 30m x 15 m x 2 m, métal)

À la façon des ondes aquatiques qui se créent après qu’on a lancé une pierre dans une étendue d’eau, l’installation Rising Rings met en scène un jeu de cercles concentriques. Une quinzaine d’anneaux de diamètres croissants passent de la position verticale à la position horizontale. Le premier anneau, le plus petit (diam 180cm), est posé verticalement et symbolise le champ de la perception humaine. Perpendiculaire à lui, couché au sol, se trouve l’anneau le plus grand (diam env 15m) qui symbolise, lui, l’entrée vers les étendues infinies de l’espace. Entre eux s’articule une série d’anneaux qui s’inclinent progressivement en augmentant leur diamètre pour figer une visualisation de cette progression. L’installation poursuit au sol l’élan donné par ce premier élément couché via une série d’anneaux successifs toujours plus grands, suggérant un élargissement infini.

Rings 1 & 2

(2003, Echigo-Tsumari, Japon et Art-Chêne, Genève, 20m x 2m x 2 m, verre et lumière)

 

Rings 3

(2005, Bex Art, VD, 20m x 2m x 2 m, verre et lumière)

Les ricochets, jeu qui fascine l’artiste depuis son enfance, sont une inspiration qui sert ce thème en éphémère et infini. L’installation Rings reprend le principe du ricochet, mais efface le galet pour ne retenir, par un jeu de lumière, que la succession d’ondes . Une série de caissons successifs et décroissants sont enterrés et couverts d’une vitre sans teint qui affleurent le gazon. Chaque caisson renferme un jeu de lumière qui laisse apparaitre en surface un anneau de lumière. Une minuterie règle l’apparition éphémère de ces cercles lumineux, les allumant et les éteignant, en alternance, du plus grand au plus petit, reproduisant ainsi la course du galet qui rebondit sur l’eau. C’en est la trace fugace et dématérialisée qui est mise en scène par cette installation.

Souffle d’eau

(1997, hall Mairie de Lancy, 200 x 200 x 50 cm, verre et eau en mouvement)

 

Souffle d’eau

(2002 SIG, bâtiment administrative du Lignon, 250 x 250 x 50 cm, verre et eau en mouvement)

Souffle d’eau est une installation plusieurs fois produite, qui met en scène des petits plans d’eau carrés très légèrement creusés, soit sur des plaques en pierre, soit directement au sol. Ces installations se déguisent en fontaines et animent un jeu d’eau qui imite une respiration. La surface d’eau est alternativement aspirée et recrachée, vidant et remplissant la vasque. Cette vasque, toujours carrée, est creusée en une légère pointe de diamant inversé (cône carré posé sur la pointe). Forçant l’eau à s’écouler en suivant ces pans plats, ce petit bassin se vide par un écoulement perforé au fond, au centre de la pointe de diamant. À chaque aspiration (inspiration), l’eau disparaît de la vasque pour être récoltée dans un bac enterré et invisible. Et à chaque remplissage (expiration) l’eau réapparaît en remplissant la vasque dans un nouveau cycle. Cependant, forcées de suivre les plans carrés des parois, les ondes circulaires naturellement créées par le mouvement de l’eau, en rebondissant contre ces pans plats, se transforment, elles également, en carrés. Cette transformation du jeu d’ondes rondes et ondes carrées et concentriques installe une dimension absurde, ou peu magique, qui permet à l’œuvre de décoller du pragmatisme de la matière. L’effet visuel un peu envoûtant, conforté par la symbolique de l’alternance du passage du rond au carré, invite à la réflexion ou à la méditation, alors que l’allusion à la respiration attribue à l’eau une qualité typique des organismes vivants. Cet exercice de quadrature du cercle rappelle aussi notre lien ancestral à la soupe primaire et créatrice dont nous venons. Dans la version commandée par les SIG, l’eau, cette source vitale et non renouvelable, est teintée d’une encre noire, alors que les plans de la vasque sont, eux, revêtus de l’image d’une eau limpide. Cette version plus engagée, rappelle la fragilité de cet élément et la responsabilité que nous avons, en tant qu’espèce endémique, face à l’environnement en général.