Urban Kâma Sùtra
Deux genevois s’estiment plagiés
La campagne contre le sida est-elle originale ou trop directement inspirée de travaux d’artistes genevois ? L’office clame son innocence et l’agence évoque le hasard.
Mary-Claude DUCRET
Les messages pictographiques des affiches “Stop Sida 2004” de l’OFSP (Office fédéral de la santé publique) et de l’ASS (Aide Suisse contre le Sida) rappellent à l’ensemble de la population que seul le port du préservatif protège du VIH/Sida et des MST (maladies sexuellement transmissibles) en recrudescence dans notre pays. Or, derrière l’intention louable de prévention ne se cacherait-il pas un (mal)heureux hasard, que d’aucuns n’hésiteraient pas à qualifier de … plagiat ?
En 2001, deux Genevois, Xavier Sprüngli et Vincent Du Bois, (duo d’art contemporain) créent l’enseigne “ExaConcept”.
Sous ce label, ils signent des oeuvres graphiques et plastiques, inspirées des pictogrames de la signalétique urbaine qu’ils revisitent à leur gré. En 2002, après des recherches sur la représentation sexuée du pictogramme à travers le 20e siècle, les deux Genevois innovent; ils offrent une identité sexuelle aux figures pictographiques, les associent au Kàma-Sùtra et les déclinent en triptyques. Ce projet “Urban Kàma-Sùtra” signe leur propre ligne de sous-vêtements. […]
Printemps 2004 : le choc!
En mai dernier, les deux artistes sont assaillis de messages de félicitations; proches et concurrents pensent qu’ils sont à l’origine des affiches “Stop Sida 2004” ! Devant celles-ci, Xavier et Vincent cèdent à la colère. “Nous n’avons inventés ni les pictogrammes ni le kàma-sùtra, c’est clair! Mais nous revendiquons l’alliance des deux, les triptyques et l’identité sexuelle des personnages. Nous sommes les premiers à avoir déposé ces images en Suisse. Et puis, une similitude entre deux créations est plausible, mais trois…”
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GHI . 1-2 décembre 2004