Dans le cadre du 150e anniversaire du Service des pompes funèbres, le cimetière des Rois accueille l’exposition Open End

Une surprenante démarche qui réunit 16 artistes dans le plus ancien des cimetières genevois. Un lieu de mémoire créé pour les victimes de la peste en 1482 et où repose des personnalités marquantes telles que Calvin, Borges ou Grisélidis Réal.

Sculptures et installations se découvrent au fil d’une promenade parmi les tombes. Leur présence discrète révèle un regard touchant sur la mort « in situ ». mars aussi une forme de légèreté ou plutôt un décalage avec les sentiments accompagnant le souvenir.

Certaines pièces apostrophent le visiteur, comme la stèle de Gianni Motti gravée d’un « Je vous avais bien dit que je n’allais pas très bien » ou l’impressionnante main en marbre sculptée par Vincent Du Bois qui interpelle dieu, certainement en vain, car la silhouette pixellisée par endroit suggère une image amenée à disparaître sous l’effet de bugs informatiques,
Il y a aussi la sculpture tout en rondeur de Sibylle Pasche pour évoquer la continuité de la vie. Le large rétroviseur de Sylvie Fleury avec une vue en contre-plongée sur soi, le ciel, et la paire d’yeux de Vidya Gastaldon qui nous observe des hauteurs d’un arbre. Plus clinquant est le classicisme de la pietà inversée de Christian Gonzenbach où les pleins deviennent des creux et le corps du christ une empreinte. L' »autoportrait dans un sac de couchage » de Fabrice Gygi se présente comme une stèle aux sans-abris, tandis que le tombeau de Sophie Calle récupère par une fente les secrets glissés par les vivants aux mort.

Nadia El Beblawi

SM ? . novembre 2011