Horloges
Les pièces « horloges » sont un extrait des travaux que l’artiste a conçus sur le thème de la perception du temps. Allié ou ennemi, paisible ou violent, inerte ou agressif, il faut comprendre ici le temps dans le rapport au vivant. Le temps est aussi un prétexte pour explorer des notions immatérielles très variées, comme la respiration, le zen, l’intuition ou le regard critique sur une société qui s’accélère. L’art est un dialogue toujours ouvert et le processus vers la pièce finie est aussi important que l’idée ou le résultat. Expérimenter, rechercher, sonder les matériaux et leur pragmatisme fonde l’équilibre de l’œuvre. Les « horloges » de Vincent Du Bois expriment le parcours créateur ou destructeur des mécanismes de la perception et de l’action. La cire bâtit une forme comme un écho, le soleil brûle la matière en infligeant sa trace. Les cycles de reproduction et de destruction se tissent et façonnent le monde. À l’image du temps.
Fidèle à son précepte de toujours choisir le matériau le plus apte à servir l’idée, Vincent Du Bois alterne les matières dans ses œuvres, qui passent de l’objet à l’installation au gré du besoin.
Artiste
Vincent Du Bois
Année
2017
Éléments réalisés
Pierre, cierge, moteur
Dimensions
200 x 200 x 40 cm
Candela Watch ( ou Candlewatch)
Un cierge de 80 cm de long est fixé sur un moteur qui décrit un mouvement circulaire horizontal au-dessus d’une plaque d’ardoise. Le cierge fait office d’aiguille et marque la marche du temps en se consumant, laissant une spirale de cire au sol.
Le temps destructeur et le temps créateur. Imitant le principe de l’horloge, le cierge, dans sa révolution, brûle sa cire et simultanément dépose sur l’ardoise noire l’écho de son passage. Comme des vases communicants, la bougie disparaît progressivement alors qu’au sol se fige un dessin, comme un témoignage, un indice, un vestige. Le mouvement fait place à la trace. Inspirée à la fois du cadran solaire antique et de la représentation orientale non linéaire du temps, l’horloge dépend de la lumière (feu ou soleil) pour marquer son cycle. Ici le temps n’existe que dans sa rencontre avec le mouvement.
Candle Watch illustre la notion de cycle, d’alternance entre complexité et entropie, et esquisse le lien qui marie présence et mémoire. Le décor gothique de l’église de Notre-Dame des Grâces, qui accueille l’œuvre, offre un cadre historique et une atmosphère intime idéale pour illustrer le jeu entre ténèbres et lumière et entre passé et présent qui plane sur ce temps qui brûle.
Remerciements à :
Atelier Sébastien De Haller (développement technique)
Atelier de mécanique Aloïs Vogel (mouvement horloge)
Ville de Lancy (soutien artistique)
Philippe Matthey et la paroisse catholique de Lancy (accueil)
Sunwatch (ou burningwatch)
Inspirée également du cadran solaire antique, Burningwatch dépend du feu du soleil pour marquer son cycle. Ici l’aiguille qui boucle son tour au rythme de la minute est munie en son extrémité d’une sphère de verre qui produit un effet loupe sous l’action du soleil. La matière est altérée, brûlée, par le passage du temps. Le bois qui fait office de cadran se marque, à chaque révolution de l’aiguille, d’une nouvelle ellipse de charbon. Le feu qui naît sous la loupe de verre creuse des sillons en spirale, qui se décalent en suivant la course du soleil. Chaque heure, chaque semaine, chaque saison, rétrécit ou allonge sa trace. Parfois, ce n’est pas le cadran qui est brûlé mais un disque de carton couvert d’une inscription à la façon des cadrans romains. Des citations latines, comme OMNES VULNERANT, ULTIMA NECAT (toutes blessent, la dernière tue), ajoutent à la perception de l’heure cette dimension cruelle si typique du temps qui passe.
Artiste
Vincent Du Bois
Année
2017
Éléments réalisés
Bois, verre,moteur
Dimensions
80 x 60 x 20 cm
Remerciements à :
Atelier Sébastien De Haller (moteur électrique)