Vanités

Vanités s’inscrit dans la série de sculptures que Vincent Du Bois consacre à la perception du temps.

La perception du temps est un des thèmes de prédilection de Vincent Du Bois. «La Vanité», ce genre pictural beaucoup appliqué aux natures mortes de la Renaissance et de l’époque baroque comme symbole de l’inexorable marche du temps et de la condition humaine éphémère, est réinvestit par l’artiste et transposé à la sculpture sous différentes formes.

L’os en glace (« frozen water bone ») ou « l’arc-à-ricochets » évoquent eux le paradoxe de systèmes à la fois fragiles et stables, à l’image de la complexe et mystérieuse organisation de la matière qui tient la vie en équilibre. Les ondes éphémères et parfaites du ricochet expriment la rigueur abstraite du geste alors que l’os figé dans la glace n’est que de l’eau.

« Bouquet urbain » est un memento mori contemporain qui transpose les codes de la vanité classique vers un arrangement floral urbain. Avec ce sept horodateurs recyclés et disposés comme un bouquet de fleurs coupées, c’est le temps contemporain qui est mis en scène. Un temps que l’on paie, un espace que l’ont loue. Une nature morte donc, car constituées d’objets récupérés de la casse, et à la fois une expression capitaliste du temps qui passe.

Vita fugit sicut ombra . Les travaux sur les vanités tirent souvent chez VDB leur inspiration des citations classiques que les romains gravaient sur leurs cadrans solaires. La vie passe (fuit) comme l’ombre, est un exemple de cette série d’installations aquatiques. Une plaque métallique au texte perforé est placée au fond d’un canal qui passe sous un petit pont. Avec le temps les algues du fond du canal se forge un passage dans l’inscription évidée et reproduise la citation en ondulant au rythme de l’eau qui court. Ainsi coiffée par le courant l’inscription végétale semble se dématérialiser, accentuant la dimension passagère de la condition humaine.