Le « Bench Love Star », de Claudio Colucci, est à voir dans la cour du Musée d’art et d’histoire

Exposition

L’association heart@geneva a convié 26 artistes à imaginer une oeuvre en écho à un lieu emblématique de la ville.

Si vous êtes passé par la place Neuve, vous avez peut-être remarqué la toile qui trône sur la façade du Musée Rath. Elle n’est pas l’oeuvre d’un de ces illuminés qui ont tagué le Grand Théâtre. Intitulée Unique, cette sérigraphie sur toile est signée Sylvie Fleury. Depuis quelques jours, d’autres oeuvres sont apparues au centre-ville. Sur la place de Longemalle, dans la cathédrale Saint-Pierre, à la Maison Tavel, à l’hôtel Métropole… Les artistes ont décidé de prendre la cité en otage? Il y a une quarantaine de travaux exposés dans l’espace public. Le long d’un parcours qui se veut aussi bien artistique que philantropique.

En effet, l’association heart@geneva, fondée par Marietta Bieri en avril 2016, a invité vingt-six « stars » de l’art contemporain à imaginer une oeuvre originale en écho à un lieu emblématique de Genève. John Armeleder a été le premier à accepter le défi: il rend hommage à Jean-Paul Barbier-Mueller avec une sculpture en verre visible au musée créé par le collectionneur décédé en décembre dernier. Avec Stéphane Kropf, il a également signé les quatre drapeaux qui flottent depuis mercredi à l’Espace Hippomène. Là où se dressera le futu compus de la HEAD.

Les autres? « Cela s’est fait comme ça, au hasard des rencontres », souffle Marietta Bieri. De Mai-Thu Perret à Vincent Du Bois, de Claudio Colucci à Olivier Mosset, ils ont tous joué le jeu. Exposées jusqu’au 31 août, leurs oeuvres seront ensuite vendues aux enchères, le 5 septembre dans un lieu à définir – et le fruit de ces ventes (moins la rémunération des artistes!) sera redistribuée à dix associations cantonales, telles que la Ligue genevoise contre le cancer, le Caré, SOS Femmes ou Partage.

Pour Marietta Bieri, tout n’a pas été simple dans la mise en place de ce projet. D’autant plus que la Ville de Genève et l’Office du tourisme ne se sont pas montrés très compréhensifs. Ainsi, la sculpture de Fabien Mérelle, Ecorcé, prévue sur la plaine de Plainpalais, ne sera pas exposée. Pour des raisons de budget: la pose d’un socle et la sécurisation de l’oeuvre coûtaient trop cher. Un coup de pouce de nos édiles aurait peut-être pu éviter cette petite frustration. « Nous n’avons que des partenaires privés » souligne encore Marietta Bieri. Laquelle espère que cette première édition permettra de lever les dernières réticences afin que les portes s’ouvrent plus facilement pour 2019.

Jean-Daniel Sallin

TRIBUNE DE GENEVE . 18 mai 2017